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    le col des oliviers Ain-Bouziane avant 1962

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    مُساهمة  Admin الأربعاء 17 أغسطس 2011 - 19:32

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    مُساهمة  Admin الأربعاء 17 أغسطس 2011 - 19:35

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    Ain-Bouziane avant 1962

    le col-des-oliviers avant 1962 Le carrefour


    LE COL-DES-OLIVIERS Le 21 MAI 1961



    le-col-des-oliviers Le col des oliviers est un petit village qui comptait plus de 1738 hab entre arabe musulmans et francais la vue se porte sur deux montagne jumelles qui se noment toumiet il se situe a 48 km de skikda ex philippeville et voici des estrait de livres qui temoigne de l'interet du col a l'époque .

    LE COL-DES-OLIVIERS Le 21 MAI 1961

    ITINÉRAIRE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE PHILIPPEVILLE A CONSTANTTNE

    Le chemin de 1er de Paris à la Méditerranée, le service régulier des paquebots de Marseille à Philippeville, ont mis, dans ces dernières années, Constantine à quelques journées seulement de la métropole. La distance de 83 kilomètres qui sépare Philippeville de Constantine est aujourd'hui franchie sur (1) Une partie des notes employées pour la rédaction de ce mémoire, est due à l'obligeance du M. Cherbonneau, professeur d'arabe et secrétaire de la Société Archéologique de la province de Constanline.
    Nous avons également consulté le Tableau de l'Algérie de M. Jules Uuval, 1 vol. in-18, 1854, et la Géographie physique, économique et politique de l'Algérie, par M. O. Mdc Cnrthy. 1 fort vol. in-tî, Alger, 1858, citez Dtibos. a La position règlement extraordinaire de Constanline, dit M. O. Mac Cartby I 1), a été à toutes les époques l'objet d'un étonneinent très-naturel. Placée dans une dépression , dans une sorte de large col que forme en ce point, la chaîne limite du Tell et des grandes plaines centrales (les steppes), elle y occupe un plateau, dont les contours dessinent un trapèze régulier, qui a son angle le plus aigu tourné vers le midi, tandis que les trois autres font exactement face aux trois autres points cardinaux. Sur les deux faces du sud-est et du nord-est, ce plateau a été séparé de la masse à laquelle il appartient par une déchirure profonde dans laquelle coulent, sous le nom de l'Oued Roumel, rivière (lu sable, les eaux réunies de l'Ouêd-el-Hammam et de l'Ouêd-BouMeurzoug. Pendant assez longtemps ce n'est qu'un ravin d'une soixantaine de mètres de largeur à l'extrémité duquel, et à l'angle le plus oriental de la ville, on avait jeté ce pont fameux, appelé El-K dnlara ( Le Pu n I, en a rabe), e t q u i s'es t éc ro u I é le 18 m a rs 1856. Arrivé en ce point, le ravin s'évase progressivement

    (1) Géographie de l'Algérie, p. 444.

    ventent et prend enfin une grande largeur; le torrent disparaît à plusieurs reprises sous des lincs de roches épaisses, et reparaît ainsi trois fois dans des gouffres où l'œil le dislingue à peine jusqu'au moment où. il s'élance en cascades écumantes dans la belle vallée qui le conduit à la mer. Et comme la surface du plateau s'est de plus en plus élevée, à mesure que le fond de l'abîme s'abaissait toujours, au-dessus des cascades, se dresse un promontoire immense, d environ 200 mètres de hauteur, qui justifie pleinement le nom dCAhi-nut donné jadis à Constantine parles Arabes. C'est au pied de ces rochers soucieux que l'on aborde les pentes par lesquelles la route de Philippeville arrive à Constantine. »
    De trois côtés, la ville est dominée par des hauteurs au nord-est, c'est le M'sidou Merid ; au sud, le Mansourah ; et à l'ouest, le K'oudial A'tî, qui servit successivement de cimetière aux Numides, aux Romains, aux Arabes, aux Berlières et aux Turcs (I). De chacun de ces points, elle présente un très curieux panorama, et l'on comprend que c'est avec une juste raison que les Arabes la comparaient à un nid d'aigle, et que les habitants la décoraient, comme nous venons de le dire, du titre de Cité aérienne.

    une belle route, aussi sûre et aussi fréquentée que nos grandes routes impériales.
    Cette ronle a remplacé l'ancienne voie romaine qui reliait Russicade (Philippeville) à Cirta (Conslantine), et hienlôl elle sera abandonnée elle-même pour le chemin fie fer, qui mettra Constantine à deux ^heures, à peine, de la mer. Les distances seront ainsi encore rapprochées; les moyens rie communication, rendus moins pénibles, profileront à la colonisation; l'industrie et le commerce y trouveront de nouvelles facilités d'expansion, et de ce jour datera pour la province de Constantine une ère nouvelle de prospérité.
    II nous a paru digne d'intérêt, dans les circonstances actuelles, de réunir en un résumé succinct les renseignements que nous possédons relativement à l'ancienne voie romaine, la description de la route actuellement livrée à la circulation, et ceux qui se rattachent au tracé du chemin de fer projeté entre Philippeville et Constantine.
    Pour procéder méthodiquement, nous commencerons par esquisser l'aspect physique et lopographique du pays qui s'étend entre Constantine et la mer. Noms consacrerons quelques pages aux deux points extrêmes: Constantine et Philippeville, et par extension nécessaire, à Stora. Nous décrirons ensuite : 1° la route actuellement livrée à la circulation, 2° le tracé de l'ancienne voie romaine, Q° Ie tracé du chemin de fer, en faisant connaître les points qui, sur le triple parcours, ont un intérêt géographique historique ou archéologique.
    1. Aspect physique du pays entre Constantine et la mer.
    Constantine est située à 81 kilomètres au sud de la Méditerranée; elle couronne le plateau incliné d'un rocher qui semble avoir été séparé de la masse des montagnes voisines par que'que violente commotion terrestre; elle est à environ 644 mètres audessus du niveau de la mer.
    Le pays qui sépare Constantine de la Méditerranée est, en général, d'une nature âpre et sauvage, entrecoupé de montagnes et (je gorges profondes, qui quelquefois font place h de longues vallées dont la beauté et la fertilité offrent un contraste frappant avec les sommets dénudés et rocheux qui les entourent. Ces montagnes se rattachent au' massif numidien qui sépare le plateau du Tell de la Méditerranée, Elles sont dirigées de l'ouest vers l'est, et les principaux sommets, dans le rayon qui nous occupe, sont le Djeb 1-Nisid-el-Aïcha (1241 mètres), le Pjebel Toumiette (894), et le Djehel Goulla. Cette chaîne partage en deux versants le pays qui s'étend entre Constantine et la mer. Le premier, au nord entre cette chaîne et la côte, appartient aux bassins secondaires de l'Ou 'd-Guébli et de l'Ouêd-Safs'af (le ruisseau des trembles), qui sont grossis par un grand nombre de ruisseaux, descendant torrenlueusement de la ligne principale de faîte. Le second, silué au sud du précédent, comprend le bassin de l'Ouêd Roumel, appartenant au

    bassin supérieur de l'Ouêd-el-Kebir. Il est grossi par un grand nombre de rivières secondaires parmi lesquelles nous ne citerons, sur la rive droite, que l'Ouêd-Smendou et le petit ruisseau d'El-H'amma, qui tous deux viennent du Djebel Ouahache (1,292 mètres), situé à 10 ou 12 kilomètres à l'est-nordest de Constantine.
    Il semble, au premier abord, impossible de tracer une voie de communication en ligne directe de Constantine à la mer, au milieu de ce pays si accidenté, offrant un assemblage confus de sommets, de hauteurs différentes et de gorges profondes. Mais deux vallées principales, celles du Safs'af et du Smendou, adossées l'une à l'autre au point d'El Kantour (662 mètres), et dont la direction générale est du sud-sud-ouest au nord-nord-est, indiquent une communication praticable entre la vallée du Roumel et la mer. L'homme n'a eu qu'à profiter de ces avances de la nature. C'est par ces deux vallées que les Romains avaient fait passer la voie de Cirta à Russicada, c'est par elles que nos ingénieurs ont conduit la route de Constantine à Philippeville, ce sera encore par ces mêmes vallées que se dirigera bientôt le chemin de fer destiné à relier Constantine à la mer.
    II. Constantine.
    Constantine, en arabe JTsant't'na(1), capitale de la province la plus orientale de l'Algérie, (1) Nous renvoyons ceux de de nos lecteurs qui désireraient plus de détails sur Constantine à l'article que M. A. Cherbonneau a publié sous
    division militaire et d'une préfecture, fut autrefois , sous le nom de Cirta(\), la capitale de la Numidie. Syphax, Massinissa, Micipsa, Adherbal, Juba le Jeune y établirent successivement leur résidence. Chef-lieu de la province romaine de Numidie, elle fut érigée en colonie romaine par Jules César, pour récompenser le corps de partisans avec lequel Publius Sittius Nucerinus lui avait rendu de si utiles secours pendant la guerre d'Afrique, et fut dès lors appelée Cirla Sitlianorum, Cirta Julia, jusqu'à ce qu'au iv* siècle, elle reçut le nom de Constantine, qu'elle ne devait plus quitter, de Constantin, qui

    le titre de Constantine et les antiquités, dans l'Annuaire de la Société archéologique de Constantine pour 1853, p. 102; 2° dans les Nouvelles Annales des Voyages de février 1857, p. 129.
    (1) D'après les nombreuses inscriptions trouvées à Constantine, où se retrouvent les mots Cirta, Cirtenses, Cirtensium, nous avons cru devoir conserver au nom de cette ville l'orthographe de Cirta. Nous citerons entre autres témoignages l'inscription suivante, conservée au musée de Constantine.
    Marco ooeruno Sexti nuo Qvirina
    QVINTILLIANO LATO- CLAVO EXONERATO AB IMPERATORE CSSARIS LVCIO SEPTIMIO SEVERO PERTIHACE AVGVSTO PIO
    PARTBICO ARAR1CO PARTBICO ADIABEftICO QVSSTORI DESIGKATO POST FLAMDNIVH ET HONORES OHNES QVIBOS IN COLORIA IV UA IWENALI HONORIS ET VIRTTT1S CIRTA PATRIA SVA FVNCTUS EST FLORV8 LAMMMI* FILIVS PRINCEP9 ET VNDECIHPRIMTS SERTIS SAROIDVH AMICO HERENTI DE SVO POSVIT IDEHQVE DEDICATIT.

    l'avait réédifié après sa destruction par l'armée de Maxence. Elle appartint, pendant dix siècles, tour à tour aux dynasties arabes et berbères qui se disputèrent le Maghreb. Soumise aux Turcs, elle devin t la résidence des beys de l'est jusqu'au 13 octobre 1837. époque à laquelle elle fut emportée d assaut par les Français, commandés par le marécbal Valée.

    Valée, à près de 2 kilomètres au nord-est du précédent, de l'autre côté du S'afs'af, a été établi en 1845. Le climat en est sain et le terroir fertile ; le village, qui cottipte 300 âmes, possède une petite église; la culture de la vigne et la culture maraîchère y occupent la plupart des habitants, qui vont vendre les produits de leur récolte à Philippeville, avec laquelle Valée communique par une belle route particulière de 5 kilomètres de longueur. A 10 kilomètres à l'est de Philippeville, chez les Ouichaoua, on avait reconnu un massif montagneux, le Djebel-Fil fila, qui renfermait des carrières de marbre ; une compagnie, au capital de 10 millions, se forma pour les exploiter, elle y a établi deux centres de population : l'un, Saint-Léon de Fïlfila, est le siége principal des opérations ; l'autre , Saint-Louis, est établi sur le bord de la mer; sa population totale est déjà d'un millier d'habitants. Le premier possède une petite chapelle, et ne tardera pas à prendre rang parmi les communes de l'Algérie.
    Les carrières du Fîlfîla paraissent avoir été exploitées par les Romains ; elles couvrent un espace de 250,000 mètres ; on en tire des marbres de la plus grande richesse et d'une grande variété ; ils sont transparents, blancs, pâles, à filets rouges et jaunes, gris mouchetés, noirs, vert clair, pourpres, roses, etc., etc.
    Le Djebel-Fîlfila renferme d'autres richesses, telles
    que des pyrites de fer qui donnent du soufre par la décomposition, du fer oligiste mêlé à du fer oxydulé magnétique. On rencontre près de là, sur le ruisseau de Mekadjar, du cuivre pyriteux.






    En sortant de Philippe ville, il faut, avons-nous dit, remonter la vallée du Zéramna pour arriver à Saint-Antoine ; ce village, situé à 7 kilomètres de la ville, ne date que de 1844. Le climat y est bon, le territoire fertile, et convenant surtout à la culture du foin; les plantations de vignes s'y sont multipliées, et on y cultive les céréales, l'olivier, le tabac, le mûrier. Sa population n'est guère que de 120 habita Lorsque l'on a dépassé Saint-Antoine, on monte pendant quelque temps jusqu'à ce que l'on atteigne le sommet d'Ed^Dis, alors on redescend vers la vallée du S'afs'af et l'on arrive à Saint-Charles.
    Ce village est situé à 17 kilomètres au sud de Philippeville et à 66 kilomètres au nord deConstantine, au confluent de l'Ouéd-Zerga (le Ruisseau Bleu) avec le S'afs'af. Il a été créé, en 1847, dans un site agréable, riche en bois, dont le territoire est couvert d'excellentes prairies bien arrosées. On y cultive avec succès les céréales, le tabac, le coton, les plantes légumineuses ; on y a établi des prairies artificielles et des plantations d'olivier et de mûrier qui prospèrent. Tous les mercredis il se tient dans ses murs un marché arabe qui est très-fréquenté ; il s'y fait un grand commerce de bœufs. Les alentours sont bien peuplés par les indigènes.

    A Saint-Charles la roule se bifurque, tandis que, d'une part, elle continue vers Constantine.de l'autre, elle traverse le S'afs'af et se dirige sur Bône par la belle vallée du Fendek. Au centre de cette dernière, sur un petit plateau au pied duquel coule l'OuèdRadjeta, qui porte ici le nom d'Ouêd-Fendek, s'élève le beau village de Jemmapes qui, depuis 1856, est le siége d'un commissariat civil ; c'est la principale étape entre Philippeville et Bône. Il se compose d'une église et de deux cent cinquante maisons ; sa population dépasse 700 habitants. Il doit son origine à une colonie agricole fondée, en 1840, à 440 kilomètres au sud-est de Philippeville et à 90 kilomètres au nord de Constantine. A la suite d'importants travaux, les habitants y ont conduit les eaux de la source d'Aïn-Sefia, située à 5 kilomètres de là. Auprès de Jemmapes on a découvert une source thermale au milieu de ruines assez considérables, ce qui ferait supposer que les Romains y avaient des bains. Sur leur fertile territoire les colons réussissent dans toutes les cultures , élèvent des troupeaux dans de vastes pâturages et exploitent de belles forêts de liége.
    La vallée du Fendek est riche et bien peuplée. On traverse, en se rendant de Saint-Charles à Jemmapes, la colonie agricole de Ah'med-ben-A'li, située sur l'Ouêd-Fendek, peuplée d'une centaine d'habitants. On y voit de belles exploitations de cultures. A 7 kilomètres au delà de Jemmapes et sur la route de Bône, Sidi-Nassar, Ja colonie agricole fondée en 1849, fut désignée, en 1852, pour recevoir les transportés politiques. Ce centre de population ne compte guère plus de 80 habitants.

    De Saint-Charles, la route de Constantine continue à suivre la rive gauche du S'afs'af. On traverse l'Oued-Ammar près de son confluent avec cette petite rivière, et à 4 kilomètres plus loin on atteint Gastonville. Gastonville est encore une création de 1848. Son heureuse position sur la route de Philippeville à Constantine, la fertilité de son sol qui convient à la plupart des cultures et la salubrité de son climat lui garantissent une prospérité qui ne peut que s'accroître. Déjà ce village compte plus de cent maisons et une petite église. Sa population est de 350 habitants. L'olivier, le coton et le tabac figurent au nombre des ressources agricoles des habitants.
    A droite de la route, à 10 kilomètres à l'ouest de Gastonville, on a créé, en 1848, dans un territoire d'une grande fertilité, un centre de population qui, en peu de temps, a pris l'accroisssement d'un village; c'est Robertville, qui compte près de cent maisons et 360 habitants. Le village est construit sur le repli d'une plaine élevée et s'approvisionne d'eau à l'aide de puits et de norias. Les champs qui l'environnent sont bien cultivés; on y récolte beaucoup de céréales, du maïs, du tabac, des légumes, que les habitants vont vendre sur les marchés de Saint-Charles ou d'El-H'arrouch. Dans l'origine, le climat était funeste à cause des fièvres;
    il a été assaini à l'aide de plantations intelligentes.

    De Gastonville à El-H'arrouch, la distance n'est que de 7 kilomètres. On trouve quelques petits torrents dont le lit est desséché pendant une grande partie de l'année. Ce village, qui compte plus de cent maisons et 350 habitants, occupe un des points culminants de la vallée de l'Ouêd-Ensa, qui fait suite à celle du S'afs'af. Il doit son origine à quelques colons qui, en 1844, vinrent grouper leurs habitations autour du camp d'El-H'arrouch, qui avait été établi à la jonction des routes mettant Constantine en communication avec la mer. En 1845, il était déjà assez considérable pour être élevé au rang de village. Outre l'Ouêd-Ensa qui traverse son territoire, il est alimenté d'eau par une belle fontaine qui reçoit celles d'une source située à 7 kilomètres de là.
    El-H'arrouch est très-important, c'est le centre de population le plus considérable qu'il y ait entre Philippeville et Constantine, dont il est distant de 52 kilomètres. Il s'y tient tous les vendredis un marché, où les huiles de la Kabylie, les céréales, les laines, les peaux et les tissus sont l'objet de transactions importantes.
    Le climat, d'abord peu salubre, s'est amélioré à ce point que l'on a pu y établir un hôpital militaire et de convalescence. On garde encore le souvenir du 3e bataillon d'Afrique qui, à 2 kilomètres au sud de la ville, avait organisé au sommet d'un mamelon boisé d'oliviers une ferme importante dont
    le territoire fertile et productif est aujourd'hui annexé à celui de la commune.

    En sortant d'El-H'arrouch, on passe devant une belle usine à huile. La route monte, laissant sur la gauche la vallée et sur la droite des hauteurs couvertes d'oliviers. On traverse les lits de quelques torrents, et au détour d'une haute montagne, on aperçoit El-Kantour; c'est un petit hameau situé sur un des points culminants de la route de Philippeville à Constantine (570 mètres au-dessus du niveau de la mer). Tl n'a guère qu'une quarantaine d'habitants. On y voit deux auberges fréquentées par les rouliers et les voyageurs. Le nom de ce hameau est, malgré son apparence arabe, tout latin. El-Kantour, Kentouria, rappelle en effet que les Romains y entretenaient une centurie, poste militaire pour la sûreté de la route de Cirta à Russicade. A 5 kilomètres plus loin, on gravit une côte et l'on arrive à un village de belle apparence, qui possède une petite église ; c'est Smendou, dont le nom a été changé en celui de Condè. Ce village, dont l'organisation date de 1847, compte déjà cinquante maisons et 250 habitants ; il doit aussi son origine à un camp qui avait été établi en cet endroit, en septembre 1838. C'est une des importantes stations de la route de Philippeville à Constantine, et le commerce de transit contribue, avec l'industrie agricole, à la prospérité de ce village, qui est certainement destiné à un grand dévelopement. On trouve dans les environs un petit gisement de lignite qui est exploité par MM. Kablé et Delacroix.






    A partir de Smendou, on commence à descendre dans la belle vallée du Roumel, en suivant la rive droite de l'Ouêd-Smendou, que l'on traverse sur un ponceau habilement construit -, un peu plus loin, on laisse, à 4 kilomètres à gauche de la route, un petit centre de population, Aioun-Rmel, qui sans doute est destiné à être abandonné, comme l'est aujourd'hui celui à'Aioun-Saad qui était dans son voisinage.
    A 15 kilomètres de Condé , et à la même distance de Constantine, on rencontre Je petit village de Bizot; il est de récente création (1855); il a été élevé en un point que les indigènes appelaient El-Hadjar, les pierres.
    De Bizot on n'a plus que quelques kilomètres à franchir pour arriver au H'amma; mais à droite de la route, et à 12 kilomètres nord-ouest de Constantine, se dresse, en forme de fer à cheval, un plateau dont la superficie ne mesure pas moins de 300 hectares. C'est là que l'administration civile a construit à l'européenne le premier village kabyle. Ce village, nommé Bérégli, du nom de la montagne voisine , Djebel-Bér'gli ou Bérégli (fa Montagne aux Pigeons), comprend seize maisons, sur deux files de huit chacune. 11 est entouré de jardins et de lots de culture, chacun de 15 hectares. La population peut être évaluée à cent cinquante individus, soit, en moyenne , neuf par maisons. Dans les jardins sont relégués les gourbis, où habitent les serviteurs des propriétaires et où l'on abrite le bétail. Au centre du village s'élève une belle fontaine qu'entretient une
    source froide prise à 200 mètres. Les plantations reçoivent, au moyen d'un canal d'irrigation, des sources d'eau chaude qui viennent des hauteurs. Une élégante kouhba (chapelle), où l'on a transporté les restes du marabout Sidi-ali-Ettandji, réunit les fidèles pour la prière. On l'a construite à 500 mètres du village, sur le bord de la route qui y aboutit.

    Le Djebel-Bérégli sépare la vallée du Smendou de celle du H'amma ; la route contourne cette montagne qu'elle a laissée sur la droite.
    Le H'amma est un beau village situé à environ 8 kilomètres au nord ouest de Constantine et 75 de Philippeville, dans la vallée de ce nom, il s'est élevé sur les ruines d'une villa romaine qui s'appelait Azimacia, ainsi qu'il résulte d'une inscription trouvée sur les lieux mêmes par M. Gherbonneau(l), dont le nom est inséparable de tout ce qui touche à l'archéologie de la province de Constantine. Quant à la désignation arabe à'El-ITamma , le village la doit à une source d'eau chaude (H'amma, en arabe, eau chaude) qui arrosait la vallée avec une abondance telle, qu'avant l'arrivée des Français la plaine n'offrait qu'un vaste marécage. Nos soldats se mirent
    [1) Voici cette inscription :
    HEHORLE. L. SIT TIVS. AVGVSTALIS AHA TOR. RM. SVBVRBANI. SVI. AZIMACIAM. QVEH. A. SOLO. M. DIFICAV1T. SIBI. SVJSQVE. FECIT * BONIS * BENE
    Juillet 1858. Tomk m. 3


    à l'œuvre. On procéda au dessèchement des terrains, et bientôt les eaux furent recueillies par un canal de ceinture; le sol, entièrement assaini, fut rendu à l'agriculture.
    Le H'amma ne présente pas une agglomération compacte de maisons ; ses habitations sont en partie rangées sur la route, en partie dispersées au milieu des jardins , des vignes , des orangers et des grenadiers, qui offrent une perspective des plus pittoresques. Autour de l'église sont groupés l'école et le presbytère. Le village possède une distillerie d'alcool tiré du sorgho. Les prairies du H'amma sont renommées pour leur beauté et leur excellent rapport.
    A environ 2 kilomètres au delà on rencontre sur la route, qui paraît plus fréquentée, quelques maisons avec de beaux jardins, des briqueteries disséminées à droite et à gauche. C'est Cherakatbou-Azen que l'on appelle aussi Cheraga.
    On remonte ensuite un instant la rive droite du Roumel, que l'on passe au Pont d'Aumale.
    Le Pont d'Aumale est un hameau de quinze à vingt maisons, composé en grande partie d'auberges ; il est admirablement situé au bas de la rampe qui conduit à Constantme, sur les bords du Roumel et à la jonction des routes de Philippeville et de Mila. Les indigènes désignent ce hameau par le nom de .Mémo; les Européens l'appelleDt aussi la MaisonBlanche à cause de la maison qui a été bâtie au bord de la rivière sur une culée de l'ancien pont romain.
    On a trouvé près de ce pont, au milieu de la rivière qui est très-basse en été, plusieurs fragments de sculptures anciennes, entre autres un bloc énorme représentant le char d'Amphitrite, et dans un des jardins voisins on a déterré une vasque en pierre granitique ayant 2 mètres 50 de diamètre. Tout porte à croire que les Romains avaient en ce lieu plusieurs villas.


    Du Pont d'Aumale à Constantine il n'y a guère que 2 kilomètres, que l'on franchit en gravissant une pente assez rapide ; ce chemin a été taillé par les Français dans le rocher même. Avant d'arriver au terme de la route on passe devant les jardins de Salah-Bey. C'est un parc immense qui appartient au descendant de l'illustre Bey qui gouverna la province pendant vingt-deux ans et mourut en 1793. A la téte du parc et sur le bord du plateau où il s'épanouit, on voit une zaouia ou chapelle surmontée d'un dôme blanc et accompagnée de deux palmiers qui en surmontent le faîte. L'entrée de ce parc fait face à la ville de Constantine, terme de notre itinéraire (1).
    V. La voie romaine.
    Maintenant que nous avons parcouru une première fois la route de Philippeville à Constantine, nous allons revenir sur nos pas pour suivre les vestiges de la voie romaine qui, de la dernière de ces
    (1) On trouvera l'histoire de Salah-Bey dans un intéressant mémoire de M. Cherbonneau ( Voir Y Annuaire archéol, pour 1856-1857).






    villes, Cirta, allait àla première, Russicas, Russicade. Cette tâche laborieuse nous sera singulièrement facilitée par un excellent travail que M. le capitaine du génie de Marcilly a publié dans l'Annuaire archéologique de Constantine pour 1853 (1), d'après les souvenirs de M. le commandant du génie Foy, employé en 1838-1839 avec la compagnie dont il était alors capitaine, aux travaux de la route de Constantine à Philippeville.
    Entre Constantine et le H'amma on ne rencontrait pas de vestige de la voie, mais sa direction est encore aujourd'hui clairement indiquée par les culées du pont romain que l'on voit sur le Roumel en aval du Pont d'Aumale.
    A partir du H'amma la voie était très-visible, et suivait à peu près le tracé de la route actuelle, jusqu'à l'Ouêd-Hadjar qu'elle franchissait pour gravir tout droit avec des pentes assez roi des le gros contrefort qui sépare ce cours d'eau de l'Ouèd-Baba (Ouêd-Ben-Kara-A'ly), autre affluent du Smenclou. Auprès de ce contre-fort, très-près de l'Ouêd-Hadjar, et dans un petit ravin sec, étaient quelques ruines dont on profita pour faire en pierres sèches un ponceau sur ce ravin. L'une de ces pierres portait une inscription, qui malheureusement n'a pas été conservée. Elle était un peu fruste, mais cependant bien lisible et tout entière. Le sens en était : sous le règne d'Hadrien Trajan, les ponts de la route neuve
    (1) Notice sur les vestiges de l'occupation romaine dans le cercle de Philippeville, p. 32.

    de Russicade (pontes vix novx Russicadensis) ont été construits aux frais de la république de Cirta.
    Au sommet de la montée, la voie laissait à gauche un gros village kabyle qui ne figure plus sur nos cartes actuelles, et dont le nom pourrait bien être Fetaïa que porte aujourd'hui une colline voisine. A la descente on trouvait des ruines peu étendues, mais présentant des pierres de taille fort belles et qui semblaient taillées de la veille ; sans doute elles avaient appartenu à quelquevilla. Sur la rive gauche de l'Ouéd-Kara-A'ly on en voyait d'autres, mais de construction plus ordinaire.
    Comme on peut le remarquer, une fois que la voie romaine avait atteint la vallée du Smendou, elle la remontait parallèlement à la route actuelle, mais de l'autre côté de la rivière et sur sa rive droite, jusqu'à ce qu'elle la traversât à 1 kilomètre en amont de Condé, laissant la position de ce village sur la gauche.
    A partir de ce point, la voie continuait à cheminer parallèlement à la route, et elle venait rencontrer rOuêd-Beni-lbrahim à 1 kilomètre plus bas que le pont actuel.
    Du point où elle traversait l'Ouêd-Beni-Ibrahim, la voie se dirigeait obliquement à droite vers la dernière échancrure de ce côté de la crête du Kantour, rencontrant sur son trajet plusieurs ravins dans deux ou trois desquels existaient des ruines de ponceaux. Au sommet de la montagne (31 ou 32 kilomètres de Constantine), une construction dontonne
    voyait plus guère que les fondations, dominait le col à gauche, c'était sans doute les restes d'un poste militaire.


    De ce col situé à l'est de celui qui traverse la route actuelle, la voie descendait en ligne droite un peu au nord de la crête de l'espèce d'isthme qui ratv tache le Kantour au massif qui s'élève en face. La voie laissait à gauche une roche de grès sur la saillie de laquelle était un petit village assis sur des ruines, dont le plus remarquable était un bout de muraille en belles pierres posées régulièrement par assises.
    Vers l'extrémité nord de l'isthme la voie disparaissait sur une longueur de deux à trois cents pas, pour reparaître plus bas au milieu de touffes de broussailles ; mais là elle cessait d'avoir une direction générale droite, elle décrivait une suite de lacets taillés dans le roc d'une pente assez roide et conduisait du Kantour dans la profonde vallée de l'Ouêd-Saïd (Ouéd-Ensa).
    Du pied des lacets jusqu'aux Toumiettes (les Jumelles) , la voie était pour ainsi dire intacte, elle suivait la ligne de faîte fortement inclinée du contrefort le plus allongé et le plus doux, qui la conduisait jusqu'au confluent de l'Ouêd-Saïd avec un gros ravin bordant à l'ouest la position des Toumiettes (34 kilomètres de Constantine). Une pente douce couverte de broussailles descendait de la quatrième face à l'Ouêd-Saïd. Le petit plateau des Toumiettes offrait une importante position, aussi y avait-il là une petite ville ou une bourgade ; on y a retrouvé
    des traces d'habitations et des conduits d'eau en terre cuite.


    La voie franchissait l'Ouéd-Saïd un peu au nord des Toumiettes, elle coupait la route actuelle et la côtoyait à l'ouest jusqu'au près d'El-H'arrouch. On trouvait de temps à autre des ruines de peu d'étendue. Un groupe assez fort de ruines couronnant un petit plateau qui dominait la route à l'ouest, indiquait la position soit d'une villa, soit d'une grande ferme ; on retrouvait encore quelques oliviers alignés. Le commandant Foy y vit quelques inscriptions ; malheureusement à cette époque on ne donnait pas aux études archéologiques un temps qu'il était plus précieux d'employer à hâter l'établissement de la route ; ces inscriptions ne nous ont pas été conservées.
    La voie passait à l'ouest d'El-H'arrouch, 'et, laissant la route moderne sur la gauche, allait s'engager dans un pli de terrain situé à l'ouest de la première ligne de collines qui bordent la rive gauche du S'afs'af. Elle gagnait le bois d'oliviers qui couvre un plateau situé au nord-ouest de Gastonville, franchissait l'Ouêd-Ammar, atteignait le contre-fort le plus rapproché du massif montagneux qui sépare les vallées de l'Oued-Ammar et du Zéramna, et suivait la ligne de faîte de ce contre-fort. Arrivée au sommet, elle débouchait dans le bassin de l'OuêdZerga par un col assez élevé, dominé par des collines couvertes d'énormes blocs de pierre et de broussailles, et connu alors sous le nom de col d'Eddis, qu'on donne aujourd'hui au suivant.


    Après avoir contourné le bassin de l'Ouêd-Zerga, près des crêtes, la voie romaine passait dans celui de l'Ouèd-Eddis (edDis) par un col très-ouvert, où l'on remarquait les ruines de plusieurs maisons ; c'est à ce col qu'est établi la maison des cantonniers et que la route actuelle commence à descendre dans la vallée de l'Ouêd-Zerga. En 1848 et 1849, de M. Marcilly retrouvait encore facilement les traces de la voie romaine le long de l'Ouèd-Eddis, en amont du principal ravin qui vient s'y jeter sur la rive orientale.
    Prise d'Eddis la voie traversait le tracé de la route actuelle et passait à l'est de celle-ci jusqu'à SaintAntoine ; à partir de ce point, où la route, ainsi que nous l'avons dit plus baut, descend la vallée de l'Ouêd-Zerga, les vestiges de la voie devenaient plus rares. Cependant, d'après la direction générale, elle ne devait pas s'écarter du tracé de la route actuelle, elle passait près du mamelon Négrier, touchait Russicade (Philippeville) et se prolongeait probablement jusqu'à la jetée de Stora, en contournant le roc dans lequelle la mine a frayé le passage de la route actuelle.
    Le tracé de la voie romaine était plus court que celui de la route actuelle, il avait tout au plus 80 kilomètres , mais, si l'on consulte la table de Peutinger, on trouve :
    Milles Rom. Kilomètres
    De Russicade à Villa -Sele. . xxx 44 De Villa-Sele à Palma ... xxv 37 De Palma à Cirta xu 18
    Lxvii 99


    Cette exagération du nombre des kilomètres vient sans doute, ainsi que le fait remarquer M. de Marcilly, d'une erreur de copiste, car l'étape de 33 milles romains nous paraît bien longue, et au point où tomberait par estime cette mesure, on ne voit aucune ruine romaine; d'autre part, le calcul des milles, à partir de Constantine, fait coïncider les ruines de l'OuêdBeni-Kara-A'iy avec la position de Palma. On peut donc regarder ces ruines comme celles de Palma ; mais les ruines de Kara-A'ly offrent une grande analogie avec celles que nous avons signalées près de Gastonville bien avant le passage de l'Ouêd-Ammar ; il v a donc lieu de supposer que ces ruines sont celles de l'autre station Villa-Sele. Si l'on évalue leur distance à Pbilippeville et mieux encore à Stora, on trouve, au lieu de 33 milles romains, 18 milles. Ne peut-on pas supposer que l'un des nombres aura été écrit pour l'autre, par suite d'une erreur de transcription dont la carte de Peutinger offre plus d'un exemple.
    Alors la distance de Russicade ou de Stora à Cirta serait :
    Milles rom. Kilom.
    De Russicade à Villa-Sele . . . xix 29 (Philippeville) (Gastonvllle)
    De Villa-Sele à Palma. . . . xxv 37 (Ruines de Kara-ben-Aly)
    De Palma à Cirta xn 18
    (Constantine)
    D'après l'examen des tronçons de la voie romaine de Russicade a Cirta, que l'on peut encore recon

    naître, il semble que cette dernière avait été construite d'une manière plus monumentale, plus stable que les autres voies dont il existe des vestiges dans la province.
    Il est possible qu'à son arrivée à Cirta elle vînt aboutir près du Cirque, sous l'arc monumental (le tétrâpyle) dont il existe encore quelques débris, et dont nous avons signalé Inexistence en décrivant la ville romaine.
    VI. Le chemin de fer.
    Un décret du 8 avril 1857 relatif à l'exécution des chemins de fer en Algérie, a décidé la création d'une ligne principale parallèle à la mer, passant par Constantine, Alger et Oran, et des lignes secondaires partant des principaux ports pour aller joindre cette ligne parallèle. Parmi ces lignes, il en est une dont l'exécution est réclamée d'urgence, c'est celle de Storft et Philippeville à Constantine.
    Nous devons à l'obligeance de MM. Lebiez et Cherbonneauv communication du tracé qui paraît avoir été adopté. Il suit le S'afs'af depuis Philippeville jusqu'à l'embouchure de l'Ouêd-Ammar, et n'a ainsi que deux kilomètres de parcours parallèle à celui de la route actuelle jusqu'à ce dernier point.
    Du confluent de l'Ouêd-Ammar avec le S'afs'af jusqu'à El-Kantour, il suit la vallée de l'Ouêd-Ammar, passe près de Robertville, entre dans la vallée de l'Ouèd - Guébli et vient retomber dans celle de l'Ouêd-Ensa, qui est un affluent du S'afs'af. Il abandonne immédiatement cette dernière vallée pour pénétrer par un souterrain dans celle de l'Ouêd-benIbrahim. Dans cette partie du parcours , il produit une différence de niveau d'environ 500 mètres. Depuis le passage d'El-Kantour jusqu'à Bizot, le chemin suit à peu près le tracé de la route actuelle en traversant souterrainement le col de Smendou et en passant par la vallée de l'Ouéd-Smendou et de l'Ouêd-el-Hadjar. De Bizot à Constantine, il abandonne entièrement le tracé de la route actuelle pour suivre la direction générale du sentier arabe, en traversant, au moyen de deux longs tunnels, les contreforts de Boukeira et de Mecid. A la sortie du dernier de ces souterrains, il débouche dans la gare devant l'ancien pont, dit El-Kantara, sur la rive droite du ravin.

    On peut voir que ce tracé exige trois tunnels: l'un pour traverser le Djebel-Toumiette ; le second, pour traverser les contre-forts du Boukeira ; le troisième , pour franchir ceux du Mecid (M'sid). C'est en passant de la vallée de l'Ouêd-Ensa dans celle de l'Ouêd-ben-Ibrahim que se trouve la plus grande pente à racheter ; elle est évaluée à 500 mètres.
    Quoi qu'il en soit, les difficultés d'exécution ne doivent pas être une cause d'impossibilité ou de retard, car nous avons un curieux exemple d'un chemin de fer conduit au travers des Alpes, malgré les obstacles accumulés qui paraissaient bien plus insurmontables que ceux qui existent dans le pâté montagneux qui sépare Philippeville de Gonstantine. Ce chemin de fer est celui du Semmering, qui conduit, dans les Alpes Noriques, de la vallée de la Leitha à celle de la Muhr. Le maximum des pentes y est de 25 millimètres par mètre, et le minimum des rayons des courbes est de 189 mètres. Sur ce curieux chemin, la moyenne des pentes est de 0TM,016 à 0m,017 par mètre, et il est probable que sur le chemin de Philippe ville à Constantine, dans les endroits les plus difficiles, elle sera bien moindre.

    Les stations de la future ligne sont naturellement indiquées par les centres de population que nous avoDS successivement énumérés : Damrémont, Saint-Charles, Robertville, Smendou, Bizot. On pourrait l'exécuter en moins de trois années, et lorsqu'elle sera livrée à la circulation, il sera possible de se rend . maïs, qui est aussi doux et aussi savoureux que celui de la canne à sucre ; du jus d'une autre plante que l'on nomme, dans les îles, maguey, et qui est bien préférable au sirop des raisins. Ils se servent de ces plantes pour faire du sucre et du vin ; on en vend aussi de tout préparé.


    « On achète, dans ce marché, une grande variété
    (1) Le licencié Zuazo, qui paraît parfaitement instruit de ces matières, conclut, dans son Mémoire, par un alinéa où II rend l'hommage suivant à la cuisine aztèque : « On y vend des œufs cuits, crus a ou en omelette, et une variété de mets qu'ils savent apprêter avec » des condiments de toute sorte en casserole et en pâtisseries inflnl■ ment meilleures que tout ce qu'on trouve dans les mauvaises cui* sines de Médina ou dans les hôtelleries des Flamands. »
    Juillet 1858. TOME m. 4


    de* bâton de toute couleur, préparé en écheveaux et qliè 1 oti prendrait exactement pour de la soie de l'Alcaycèria de Grenade (1) ; mais cette marchandise èât beaucoup plus abondante, ici, que la soie en Êspagnè. Il s'y débite ufle grande quantité de couleurs pour les peintres, aUssi bonnes et aussi variées que l'on pourrait les trouver en Europe. Ils tendent des cuirs de cerf, avec le poil oU tannés^ blancs Ou teints de diverses couleurs; toute espèce de vases d'argile, des terribes grandes ou petiles,des cruches, des pots et Une infinité d'aUtrfes espèces de vases d'une terrë très-rare, et la plupart étnaillés ou peints (2); uhe quantité considérable de maïs et de pains faits avec cette graine, dont la qualité et la saveursont bien supérieures au maïs des îles et des àUtfes parties de la terre ferme; des pâtés d'diseauX etrlè poissons, beaucoup de poissons frais ou salés, crus oU cuits ; des œufs de poules, d'oies et de toutes les espèces d'oiseaUx que j'âi citées; des omelettes; enfin OU Vend, dans cesmarchés, de louslesproduits qu'on peut découvrir dans ce pays. »
    Le commerce se faisait bbn-seuletnent au moyen des échanges, mais aussi par achat et vente. Il y avait plusieurs classes de monnaie courante, dont on se servait pour acheter, quoiqu'il ne paraisse pas qu'aucune ait été battue. La première était la graine
    (1) C'est ainsi qu'on nomme un quartier de cette ville, qui, au xvi* siècle , n'était gnère habité que par ries marchands de soie. Voir Cobarriivias, Tesoro de la lengua caslellana, etc. Madrid.
    (2; C'étaient tes poteries ou faïences deCuolullan et de TIaxcallafl.
    de cacao commun, appelé a patlachlc » ou« patnkté », du mot « patla », changer, troquer, et dont les indigènes font encore aujourd'hui une boisson d'une qualité inférieure à celle du bon cacao. Elle roulai tde mains en mains parmi les trafiquants comme chez nous la menue monnaie. On comptait le cacao par xiquipilli, ou vingt-quatre mille noix de cacao. La seconde espèce de monnaie consistait en certains petits morceaux d'étoile qu'on appelait « palolcuachtli », et qui servaient uniquement à acheter les choses de première nécessité. La troisième était l'or en poudre contenu dans des tuyaux de plumes, dont la transparence laissait voirie précieux métal etdont la valeur variait suivant la quantité. La quatrième, qui se rapprochait davantage de l'argent monnayé, consistaiten certains morceaux de cuivre, coupés en forme de T grec, et qui servait pour des objets de peude valeur. La cinquième, dontGorlèsfaitmention dans ses lettres à Cliarles-Quint, était fabriquée de morceaux d'é tain, probablemen lles mêmes don t parie Cogolludo (1), en usage dans l'Yucatan et la Mixteque,et ressemblant à des jetons, ayant chacun un petit trou au milieu, afin de pouvoirles enfiler sur un cordon. Cependant il nous semblequ'il y en avait encore deux autres, que nous croyons devoir menlionnerici ; la première est celle dont parle Saliagun (2), et que cet auteur appelle « toldillo », dans le créole


    (1) Hist. de Yucatan , lih. IV, cap 3. Mais, s'il y en avait d'étaln, Il n'est pas impossible qu'il y en eûi d'autres métaux, <Tof ou d'argent, (a) Ulst. de las cosas de N.-Espafia, etc., Kl). 1%, cap. S.


    de l'époque, et à laquelle les Mexicains donnaient le nom de « quauhtli » ou aigle. Ce nom seul suffirait pour y attirer l'attention , car il signale immédiatement une forme et une empreinte également fort connue en Europe; seulement, tout en la désignant comme une monnaie, des tinée à faire des échanges, il oublie de dire quelles étaient sa forme et sa valeur. Nous supposons qu'elle devait être d'or, d'après les renseignements qui suivent dans l'auteur précité, à cause de la variété et de la quantité d'habits et de riches ornements que les marchands de Mexico achetèrent des seize cents aigles dont le roi leur faisait présent, en leur confiant une mission lointaine. La seconde était une sorte de palet en or, appelé « tejuelo » parles auteurs, et valant 50 ducats chacun, avec lequel Montézuma payait chaque fois qu'il perdait au jeu contre les Espagnols. Pourquoi ne serait-ce pas là encore une monnaie (1)?
    On vendait et on troquait les marchandises par quantité et par mesure de longueur et de capacité, mais on n'a aucune donnée précise sur les poids dont ils pouvaient se servir. Audirede plusieursauteurs,
    (1) Les Espagnols fondirent avec tant de précipitation tous les objets en or qui leur tombèrent sous la main, a l'exception d'un petit nombre que Cortès réserva, à cause du rare mérite de leur exécution, pour l'empereur Charles V, qu'il a dû être fort difficile ensuite de porter un jugement complet sur les monnaies mexicaines d'or ou d'argent. Les aigles et les palets dont il est question ici, n'étant pas frappés comme notre monnaie, les premiers conquérants qui les mentionnent purent oublier ou ne pas s'être aperçus que c'étaient la des moyens d'échanges pour les riches marchands, comme c'était entre les mains du souverain celui de payer ses dettes au jeu.


    les balances auraient été inconnues aux Aztèques, quoiqu'elles ne le fussent point chez d'autres nations moins policées ; mais, outre que l'on trouve, dans plus d'un vocabulaire des langues du Mexique, des mots indigènes pour exprimer les mesures de capacité, les balances et différentes sortes de poids (1), nous trouvons encore dans Sahagun (2), qui a recueilli tant de choses précieuses de l'antiquité mexicaine, une preuve complète de l'existence et de l'usage des poids dans les marchés (3).
    Des commissaires étaient sans cesse occupés à parcourir les tianquiz, afin de voir qu'on ne commît aucune fraude dans les contra ts ou de désordres dans les affaires; ils surveillaient les marchands, inspectant les mesures, et les brisan t si ellesn'étaien t pas exactes.
    (1) Vocabulario en lcngua çapoteca, etc. — On pourrait objecter, ici, que ces mots auraient été Introduits dans la langue zapotèque depuis la conquête ; nous pourrions le penser plus ou moins s'ils étaient composés; mais les plus importants sont monosyllabiques.
    (2) Sabagun, parlant des professions diverses et des offices existants avant la conquête parmi les Indiens, dit entre autres choses : ■ El que • rescata plata es mercader, y tiene hacienda, oro y plata ; el que bien » rescata, sabe el valor del oro y plata , conforme al peso y quilates, » y es diligente y solicito en su oScio, y en el pesar no defrauda, an■ tes pone mas que quiia en el peso...» (Bist.de las cosas de NuevaEspafia, lib. X, cap. 16. Sous le titre « Relaclon del autor », à la suite du cap. 27, il a bien soin d'ajouter qu'il vient de parler de ce que les Mexicains connaissaient dans le temps de leur infidélité « habi idades » y oucios que estos Mexicanos naturales lenian en tiempo de su In» Bdelldad. »
    (3) Clavigero est d'avis également que les Mexicains connaissaient la balance, mais que, comme tant d'autres choses, les conquérants oublièrent de la mentionner. S'il avait connu les preuves que nous apportons ici, il en aurait été encore plus convaincu.


    Au centre de la place deTlalilolco se voyaitun édifice portant le nom de Tecpan ou palais : c'était là que siégeait la compagnie des corporations réunies, ainsi que le tribunal de commerce ; ce tribunal était composé de douze juges, chargés, comme nous l'avons dit, de prononcer sur toutes les questions qui pouvaient s'élever soit entrelesmarchands ouïes vendeursetles acheteurs, ainsi que de connaître des délits qui auraient pu se commettre dans les marchés. Tous les objets indistinctement et les denrées qu'on introduisait au tianquiz payaient un droit proportionnel au souverain, qui, pour sa part, s'obligeait à ce que les marchands obtinssent toujours une justice impartiale, ainsi que la séc ri té la plus complète pour leur biens et leurs personnes. Durant la nuit, les marchés étaient gardés, avec une extrême vigilance, par des hommes préposés parle gouvernement qui les payait lui-même (l).D'un autre côté la loi châtiait avec rigueur, chez lesnégociants, toute fraude qui pouvait porter de la perturbation dans les affaires ou donner atteinte à la confiance publique. Ainsi le debiteur, passé le temps fixé pour le payement, était amené, par force, à acquitter sa dette, le banqueroutier insolvableétaitréiluiten esclavage,et si labunqueroute était considérable, il subissait la peine du garrot, comme voleur des deniers publics(2). Rarement on entendait parler d'un vol, tant était grande lu vigilance des employés, tant était prompt et rigoureux à
    (1) Gomara, Cronica de Nueva-Espana, apud Barcla, cap. 79.
    (2) Torquemada, Monarq. lud., Mb. XII, cap. 13.


    la fois le châtiment appliqué au délinquant. Les nombreux Espagnols qui visitèrent si souvent le ttanquiz de Tlatilolco en célèbrent éloquemment la belle disposition et ne trouvent point de paroles pour en décrire l'ordre admirable, la multitude des marchands comme le rare assemblage et la variété des marchandises (1).
    Les tianquiz de Tetzcuco, de Tlaxcallan, deCholullan, de H uexotzinco, ainsi que des autres villes de l'empire ou des états étrangers, se tenaient de la même manière que celui de Mexico. Corlès affirme que le concours qu'il vit à celui de Tlaxcallan était de plus de trentemillepersonnes. Motolinia. parlant de celui de Tepeyacac, où il assista, plus de vingt ans après la conquête, lorsque déjà les coutumes indigènes étaient considérablement tombées en décadence, assure qu'il conservait encore un aspect extrêmement animé. Les marchés de seconde classe, uniquement destinés à la vente des comestibles,étaient fortnombreux dansles difierentesvilles,particulièrer ment à Mexico. On y vendait abondamment des provisions et des vivres frais de toute sorte, les uns dans leur état naturel, les autres cuits ou tout préparés. Auprès de chacun de ces marchés, il y avait, pour les voyageurs ou les gens attardés, des cabarets ou des hôtelleries, où chacun pouvait aller manger et boire à sa guise, moyennant payement j mais ces
    (1) Gomara, ibid. — Lorenzana, cartas de Hernan Cortes, Relat. H. — Bernai Dias, Hist. de la conquista, etc., cap. 92. — Relation d'un gentilhomme, etc., $ 16.

    lieux n'étaient pas toujours des mieux famés, et on n'y voyait guère que des gens de condition inférieure (1).
    Nous avons déjà dit quelque chose de l'édilité mexicaine, à propos de la réparation et de la restauration des édifices sacrés qui avaient lieu, chaque année, après la saison des pluies. Pour la commodité des voyageurs, on profitait de cette époque et de la circonstance qui y donnait lieu, pour remettre en état les chemins , les chaussées , ainsi que les ponts. Dans les montagnes et dans les lieux déserts, on trouvait presque partout de vastes édifices de pierre, d'adobe ou de bambou, suivant le climat et l'éloignement des lieux, destinés à abriter les passants, sorte de caravansérails élevés par la munificence des princes ou des particuliers. Sur les rivières et les fleuves profonds et rapides, il y avait ou des ponts ou des barques, avec ou sans péage. Les ponts étaient de pierre ou de bois: les premiers étaient les plus communs, construits solidement, mais n'ayant généralement que des ouvertures assez étroites. On en voyait d'autres, faits de lianes attachées, d'un bord à l'autre, à de grands arbres , et qui, depuis, ont donné, en Europe, l'idée des ponts suspendus. A défaut de ponts sur les rivières dont le lit offrait trop de largeur, on se servait de canots creusés dans des troncs d'arbres, de bateaux plats et de radeaux appelés aujourd'hui balzas, établis sur des courges
    (1) Gomara, Cronica, etc., cap. 103.


    vides, ayant un plancher formé de bambous, et que deux nageurs faisaient passer d'une rive à l'autre.
    On ignore si le commerce maritime du Mexique était considérable ; on sait cependant que les populations riveraines des deux océans trafiquaient le long des côtes, faisant une sorte de commerce de cabotage. Leurs barques, dont les plus grandes mesuraient jusqu'à soixante pieds de longueur , couvertes et abritées contre le mauvais temps, marchaient à la voile et à la rame, se portant à des distances considérables, et les premiers navigateurs enropéens en rencontrèrent qui s'étaient éloignées à plus de cinquante lieues de terre. Le lecteur sait déjà que, dans la vallée de l'Anahuac, le commerce se faisait presque uniquement par eau: l'étendue des lacs, alors plus grands qu'aujourd'hui et communiquant les uns avec les autres, la situation d'un grand nombre de villes, et surtout de Mexico, y favorisaient singulièrement la navigation.
    Outre ces nombreux canaux qui entrecoupaient cette métropole, elle renfer


      الوقت/التاريخ الآن هو الخميس 28 مارس 2024 - 13:48